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Garçon #1 : Sois un mec, un vrai !

December 14, 2020 Jeremy Kohlmann Season 1 Episode 1
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Garçon #1 : Sois un mec, un vrai !
Show Notes Transcript

Bienvenue dans le premier épisode de GARÇON, un podcast qui s'interroge sur la masculinité. 

Tu ne nous connais pas encore ? 

Nous sommes : 

Un podcast pour ceux qui ont envie d’être un homme qui n’a pas QUE des couilles.


C’est quoi un VRAI MEC ? C’est quoi d’être un homme dans le monde d’aujourd’hui ? 


Nous avons tous anatomiquement des couilles et pourtant… certains seraient plus hommes que d’autres. 


Cette question m’a longtemps suivi : c’est quoi être un homme fini, heureux, attirant, complet, épanoui ? 


Faut-il être ce fameux « mâle alpha » ? Un homme peut être sensible ? Et finalement, ça pleure ou pas un homme.? 


Loin des clichés et des idées reçues, à part peut être les miennes ; j’ai envie que nous apprenions ensemble ce que c’est aujourd’hui « être un homme ». 


Je suis moi même entrain d’apprendre et peut être qu’en vous partageant ma réflexion ; je nourrirai la votre aussi. 


Je m’appelle Jérémy Kohlmann, je suis entrepreneur, business coach, créateur de contenu mais surtout : je ne correspond à aucune case pré-conçue de ce que c’est « un vrai mec ». 


Alors j’ai inventé un style à moi. Je suis moi sans coller à ce qu’il faudrait. 


Ce chemin a été long, et j’espère le partager avec toutes celles et ceux qui auront envie de faire évoluer cette question : c’est quoi être un homme ? 

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On a déjà tous entendu cette injonction : sois un homme. 

En général c’est un parent, un prof, un coach sportif, une femme ; ou toute personne dont l’image de l’homme est dans le cliché et qui, face à un comportement masculin qu’elle ne comprend pas te dit : oh ça va hein, sois un mec un peu. 

Mais c’est quoi être un mec ? 

Je veux te raconter plusieurs anecdotes.


Je me souviens d’une conversation que j’ai eu avec mon père il y a 1 an, j’allais m’expatrier et clairement, ça le paniquait, je partais à Tbilissi et on était entrain de s’engueuler pour une histoire de meubles. 

Il me gueulait dessus pour un truc stupide et j’ai eu le culot de dire : bon, maintenant arrête de paniquer et si tu veux me parler de mon départ parlons en, au lieu que tu me fasses chier avec ces meubles. 

Sa réponse : Je suis un homme, je panique pas moi. 

Voilà, c’est tout le schéma masculin que je veux questionner dans ce podcast et que je veux qu’on interroge ensemble.

Mais ce n’est pas qu’une histoire de figure paternelle en fait. 

C’est partout autour de nous, tout le temps. 




Je me souviens d’amis d’ex URSS avec qui j’ai grandi. 
Ils ont une culture masculine encore TRES différente de ce que j’ai connu en France. 

Là-bas, bien souvent, être un macho est une grande qualité, C’est un moyen de respecter la femme dans son rôle de femme ; et d’assumer son rôle d’homme. Oui, il y a des rôles. 

L’homme fait de la boxe et bricole des trucs, il va chasser. 

La femme fait à manger et s’occupe des compositions florales. 

Oui c’est UN PEU cliché. 

Par contre j’ai pu observer des scènes assez intéressantes qui questionnent. 

L’homme ne se lève pas du canapé, on lui apporte à manger. 

Par contre la femme tend juste son verre en direction de l’homme quand il est vide, elle doit être servie. 

Et en fait ce n’est ni bien. Ni mal, ; je ne sais pas ce qui est juste ici ; je trouve juste ça intéressant, de voir une autre représentation de la place de l’homme en fonction de la culture.

Le problème c’est quand ‘être un homme devient une injonction, une obligation, un truc que tu DOIS faire. 


Est-ce que vous avez déjà vu ou vécu un moment comme ça : 

C’est une journée difficile. 
Vous êtes un peu à bout de nerf. 
Vous êtes plus émotionnel. 
Vous exprimez votre « agacement » avec des mots joyeux comme : cette vie me casse les couilles, c’est jamais comme je veux… (oui les couilles, encore, ce sera redondant)


Et là une personne vous dit : nan mais c’est bon vas y, sois un bonhomme, prends tes couilles et surmonte ça. 

Ça veut dire quoi ? 

J’ai besoin de testicules pour dépasser mes doutes ? 

Elles font comment les femmes ? Elles n’ont pas de testicules et certaines ont pourtant bien plus de couilles que nous. 

Et ça veut dire quoi en fait « sois un bonhomme » ? Ça n’a pas d’émotion un homme ? 

Moi j’appelle ça une cocotte minute si t’as pas d’émotions. 

Tu vas exploser à tout moment à cause de la pression, on c’est juste pas quand, c’est une surprise ; c’est un homme Kinder surprise. 

Sauf que la surprise c’est un suicide collectif familial. 


On va revoir quelques bases : 

Une émotion c’est UN SIGNAL.
Un putain de signal que ton cerveau, ton corps, ton énergie, le tout puissant dieu suprême de la terre t’envoie pour dire : quelque chose qui vient de se passer autour de moi fait écho en moi.

Ça peut être agréable ou désagréable mais c’est de toute façon juste un signal.
Comme ton réveil le matin.

Sauf que ce signal est là pour t’alerter sur quelque chose.

Si tu ne l’écoutes pas, le signal s’amplifie, et les émotions en cascades, c’est puissant. 

De base, la masculinité toxique qui dit aux hommes de ne pas avoir d’émotions dit en fait : n’écoute surtout pas les signaux de ton corps et attends que la cocotte minute explose. 

Ne sois pas triste si quelqu’un meurt.

Ne sois pas heureux si t’as réussi quelque chose.

Ne sois pas agacé si tu te heurtes à un obstacle. 

N’aimes pas.

Ne sois rien d’autre que lisse ; et de temps en temps en colère quand faut aller chasser le repas.

On n’est plus des putain d’hommes de Cromagnon. 
On est en 2020 quand j’enregistre cette épisode et pour moi, un homme c’est quand même un peu plus que ça. 

Et ça me fait profondément chier que la société me dise le contraire. 


Mais au final : est-ce qu’on a pas aussi construit le fait d’être un homme part rapport à ce qu’on croit séduisant ? Pour plaire aux autres ?



Je vais te raconter une dernière anecdote, sur moi à nouveau. 

Quand j’avais 18 ans, j’avais pas vraiment de « succès » dans la vie.

J’étais perdu, je plaisais pas, j’étais le cliché suprême du gentil garçon qui devient le meilleur copain des filles, du moins quand il ose leur parler ; j’avais rien de masculin et viril au sens cliché du terme donc j’avais plutôt une tête à prendre des tarte dans la guerre de mes camarades. 

J’étais tout ce que devrait avoir le DROIT d’être un homme qui est en cours de construction de sa personnalité. 

Sauf que ça s’est pas passé comme ça. 

Personne m’a dit que j’étais ok ; et j’arrivais pas à avoir ce que je voulais dans la vie en étant comme ça. 

Du coup ? 

J’ai passé les 10 années suivantes à : 

Faire de la boxe 

Faire de la musculation 

Boire plein d’alcool 

Apprendre à séduire dans le sens le plus manipulatoir du terme 

Bloquer mes émotions derrière des murs de brique 

Devenir un BONHOMME avec des COUILLES. 

Et tu sais quoi ?

C’est vrai que plein de ces trucs me servent aujourd’hui hein… 

Sauf que le nombre de fois par an où j’dois me défendre face à un agresseur et montrer que j’suis un mur de brique, elles sont assez limitées. 

Par contre combien de fois ça m’a desservi ? 

Combien de relations j’ai éclaté comme ça ? 

A quel point ça m’a fait souffrir pour que je me réfugie dans toutes les névroses possibles pour faire taire ce que je ressentais depuis si longtemps ? 

Aujourd’hui j’ai 32 ans, et je me bats encore pour déconstruire tout ça. 

Et j’me retrouve avec le quotient émotionnel d’un enfant de 3 ans certains jours, à taper une crise parce que je sais pas gérer une émotion. 

On m’a pas appris. 

Pourtant en 15 ans, j’aurais pu y arriver tellement facilement, mais on m’a demandé de le nier. 

La culture masculine toxique, véhiculée par toute notre société m’a demandé d’oublier cette partie de moi.

Comme elle te demande surement d’oublier cette partie de toi.

Sauf que la cocotte minute à 32 ans, elle est plus compliquée à gérer qu’a 18 ! T’as des vrais trucs dans la vie à vivre. 

Pas un problème de gouter à la cantine.

J’aurais préféré ne pas devoir apprendre tous les outils une fois dans les tranchées, sur le terrain, j’aurais préféré qu’on me prépare à ça, au lieu de me dire d’être un bonhomme. 


Et donc je m’interroge : comment on. Devrait se préparer à devenir un homme ?

Est-ce que c’est une image paternelle qui devrait faire ça ? Et ceux qui n’en ont pas ?

Est-ce que c’est une évolution de la notre société qui est vitale ? 

J’en sais rien. 

Et je suis personne pour le dire d’ailleurs. 

Mais si on essayait juste un truc. 

Vous et moi. 

Si tous ceux qui écoutent cet épisode faisait UNE chose : 

Le spécialiste marketing en moi aurais envie de te dire de partager cet épisode à quelqu’un qui en a besoin - mais je sais que ça freine beaucoup de gens alors je te propose ça : 

Tu vas prendre une personne qui a l’air d’avoir des questions sur son rôle d’homme d’après toi. 

Et tu vas juste aborder la conversation avec cette personne de qui tu es proche. 

Un parent, un ami, un ado de ta famille, quelqu’un qui pourrait avoir besoin de ça. 

Et tu vas juste ouvrir le dialogue. 
Lui montrer que c’est ok de se poser cette question. 

Lui montrer qu’il. N’y a pas UNE bonne réponse mais plein. 

Et aider cette personne à emprunter le chemin qu’elle voudra. 

C’est ce que j’aimerais qu’on fasse ensemble tout au long de ce podcast. 

Et une personne après l’autre, on peut vraiment avoir un impact ensemble.









Conclusion : Je ne pense pas qu’aujourd’hui il y ait encore UNE façon d’être un homme fini, accompli et heureux (donc attirant), je pense qu’il y a autant de type d’hommes qu’il y a de culture, qu’il y a de personnes pour les aimer, pour vivre avec eux ou encore pour avoir un avis sur eux.

Le chemin pour être UN MEC est long, et il ne se limite pas à avoir des couilles dans le caleçon. 

J’aimerais que tu retiennes 3 choses en quittant ce premier épisode : 

1 - Un homme a le droit d’être doux, sensible, émotionnel ; il n’est pas moins UN MEC 


2 - Un homme attirant, c’est pour moi un homme qui est stable dans ses assises émotionnelles, sur qui on peut compter et qui peut régler des situations pour les personnes qui l’entourent. Du moins c’est ce que la société dans laquelle je vis définis comme un homme homme stable et sain, donc attirant. 

3 - Mais est-ce que ça suffit vraiment de dire qu’un homme c’est ça ? Et si il s’agissait de bien plus ? Et si contrairement à ce que l’on pense… l’homme n’existait pas et il y avait une énergie masculine et une énergie féminine ?


C’est ce qu’on verra une prochaine fois.