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Garçon #10 : Pourquoi les hommes doivent TOUJOURS être performants ?
Les hommes et la performance, c'est un vaste sujet.
Le masculin toxique valorise la force, la vitesse, le sport, l'argent, la performance en tout genre.
Il faut toujours faire mieux, toujours faire plus.
Sinon... tu n'es pas un homme ?
Mais pourquoi ? Ça vient d'où ? Et comment je peux changer ça à mon échelle ?
On en parle dans cet épisode !
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Introduction :
Pourquoi l’homme cherche-t-il en permanence à être performant pour se sentir viril et digne de sa masculinité ?
Avant que l’on commence à réfléchir, j’aimerais te dire quelque chose sur ce sujet.
Si je m’interroge, je ne suis pas mieux que toi.
Je pense que c’est d’ailleurs mon trait le plus toxique en terme de masculinité et celui que je questionne le plus.
Je veux toujours faire mieux, c’est maladif. Je n’ai aucune tolérance envers l’échec quand il s’agit de moi-même.
Alors même que j’ai beaucoup de bienveillance et de recul quand il s’agit des gens qui m’entourent.
Je veux toujours courir plus vite, taper plus fort, soulever plus lourd, gagner plus d’argent, voyager plus loin.
Je suis en plein dedans et pourtant je m’interroge :
Est-ce que ça fait de moi un homme ? Un meilleur homme ? Un vrai mec ?
Je ne crois pas.
Mais alors d’où ça vient ? Pourquoi avons-nous conditionné notre masculinité à la réussite, la performance et le regard des autres ?
Qui a décrété que le grand sportif ou le grand entrepreneur étaient plus des hommes que le poète maudit qui ne fait rien de sa journée ?
Pourquoi c’est pas lui le vrai mec ?
A moins que ce ne soit que dans ma tête, et ma vision biaisé d’un monde où j’essaie toujours de faire mieux que la veille.
Mais regardons ensemble quelques pistes pour répondre à ces questions….
C’est la faute de l’évolution.
On va avoir du mal à nier que ça ne joue pas.
D’un point de vue de l’évolution, les gênes les plus forts résistent et survivent.
Au milieu des tigres à dents de sabre et des Mammouth, c’était pas le plus vulnérable et authentique qui ramenait du steak, il se faisait bouffer.
C’est le plus fort physiquement et mentalement qui arrivait à survivre, pouvait se reproduire et perpétuer l’espèce.
C’est ancré dans le code génétique du vivant ça, que ça nous plaise ou non.
Ce n’est que très très récemment, à l’échelle de l’existence de notre espèce, que ceux qui ne sont pas les plus forts physiquement peuvent survivre et prospérer.
Ainsi, on devient une espèce qui valorise d’autres choses que la force physique et la performance mentale.
Et ces « gênes » ou traits de caractères passent d’une génération à l’autre.
Je ne sais pas si c’est bien ou mal, je m’en fous d’ailleurs.
Je me contente de me poser la question et d’observer.
Parce que pour moi, il est difficile de nier que ça ne joue pas, et que ça ne pose pas la première pierre à l’édifice.
Là où j’ai grandi, et pourtant c’est juste une petite ville française ; ce n’était pas le plus doux, authentique, vulnérable et conscient qui avait la vie la plus simple, bien au contraire.
J’aurais sûrement passé une adolescence bien différente si j’avais été un grand costaud ou le meilleur au foot.
Cliché oblige.
Ça m’aurait aussi forgé à être quelqu’un d’autre.
Quelqu’un qui ne ferait sûrement pas ce podcast aujourd’hui.
Mais il n’empêche…
Dès mon plus jeune âge, j’ai observé qu’il y avait des clichés arbitraires autour de la performance, qui allaient me rendre la vie plus ou moins facile.
Ensuite c’est un raisonnement empirique.
Si je suis plus costaud et je colle au cliché, ma vie sera plus simple. POINT.
Si je suis un être sensible et émotionnel, on va me jeter dans une poubelle. POINT.
Là encore, l’évolution nous baise un peu la gueule, mais juste à une échelle de temps plus courte et plus simple à comprendre.
Les plus forts et performants dominent la société.
(C’est pas terrible mais c’est comme ça)
Donc ceux qui ne le sont pas sont relégués au second plan.
Donc soit ils développent la performance des plus forts et ils montent.
Soit ils ne les développent pas et restent des marginaux qui ne perpétuent pas l’espèce.
C’est super cliché je sais, c’est voulu pour qu’on comprenne.
Ce que je veux observer ici, c’est que ceux qui ne collent pas à la norme, en se cachant dans un trou, ne peuvent pas contribuer à faire changer la norme.
Aussi toxique que soit cette putain de norme.
Alors la norme évolutionnaire autour de la masculinité toxique reste dominante, et rien ne change.
C’était la minute, je me prends pour Darwin et j’analyse notre société.
Et pourtant, il y a de plus en plus de personnes qui prennent la parole pour changer les choses à leur échelle !
Les réseaux sociaux sont ils le remède ou le poison ?
J’ai observé deux choses sur les réseaux sociaux :
Les personnes qui sont vulnérables, authentiques, honnêtes et qui ressemblent à des humains comme moi.
Les personnes toujours parfaites, toujours à la plage, qui ont toujours des abdos saillants, toujours trucs qui brillent et donc la vie ne sort jamais de la perfection et qui me culpabilisent de ne pas en faire autant.
Qui crie le plus fort des deux ? Bonne question.
Alors les réseaux sociaux dans ce culte de la performance masculine : remède ou poison ?
Je voudrais te partager un texte que j’ai envoyé à mes clients en coaching il y a quelques jours.
(Oui je t’ai déjà dit, je suis business coach et consultant dans une autre vie, celle en dehors du podcast)
Je leur parlais de santé mentale.
J’ai senti que je devais le faire.
Je te lis ce texte, puisqu’il sera d’ailleurs le sujet d’un prochain épisode.
« Stress, angoisse, anxiété.
Vous êtes de plus en plus nombreux à vivre ça en ce moment, alors j'aimerais qu'on en parle un peu.
Avant tout : vous n'êtes pas anormaux. C'est légitime de ressentir ça, surtout en ce moment.
Vous avez le DROIT d'aller mal, la première chose importante est de le reconnaître et de comprendre que ça ne fait pas de vous un extraterrestre même si vous allez toujours bien.
La deuxième chose : La période actuelle est TERRIBLE pour notre santé mentale. Pas la peine de le nier.
On n'a plus de vie sociale, on est concentré à 100% sur le rythme de vie du virus, du monde, et sur notre boulot.
SI en plus vous vous lancez, rajoutez la pression financière.
MOI AUSSI j'en chie.
Vous n'êtes pas seul là dedans.
Moi aussi j'ai du prendre quelques jours seul, revoir en profondeur où j'en étais dans ma vie et changer beaucoup de choses.
Mais c'est bien, la période nous aide pour ça.
"Les choses arrivent POUR MOI, pas A MOI »
Moi par exemple, ça m'oblige à faire face à des choses que je n'aurais pas regardé avant des mois puisqu'on faisait 100% de croissance par mois depuis des plombes.
Pas le temps de réfléchir à ce rythme haha.
MOI AUSSI j'ai subi les proches, la perte de sens, le fait d'avoir moins envie et d'être moins serein pour l'avenir (alors même que j'ai des entreprises florissantes)
Bref, tout ça pour dire, vous n'êtes pas seuls.
J'étais moi-même un pied dans la dépression et l'autre pied dans un trouble anxieux généralisé il y a encore une quinzaine de jours, j'ai tiré la sonnette d'alarme et j'ai pris des mesures pour ma santé mentale et ne pas détruire tout ce que j'avais construit (business, proches etc... quand votre santé mentale vacille, on fait des bêtises)
Lever le pied sur le boulot. Vous le savez, en faire plus ne vous amènera pas plus d'argent, arrêtez de courir dans la roue, posez vous d'AUTRES questions.
SI je devais ne faire QU'UNE chose aujourd'hui qui me rapporte de l'argent ET m'inspire, ce serait quoi ?
Prenez soin de vous : Moi ça a été changer mon rythme de sommeil et trouver des plantes qui calment, couper les écrans le soir, moins regarder les news, méditer, acheter une lampe de lumino, faire moins de sport, m'accorder du temps, lire, profiter de la vie. Vous en avez besoin !
Ne culpabilisez pas. C'est normal de ressentir ça en ce moment. 100% des gens que je croise l'ont vécu. Même les stars que vous suivez sur les réseaux et qui disent que tout va bien. C'est juste que leur "down" a l'air plus sexy que le vôtre parce qu'ils sont dans une villa, leur santé mentale n'est pas meilleure pour autant.
Amour, gratitude, inspiration, enthousiasme : cultivez ces 4 choses là et tout ira bien.
Et surtout, n'hésitez pas à parler de ça dans le groupe avec nous.
On traverse la période tous ensemble ! »
Fin de citation.
Ce qui m’a le plus marqué après ce poste, c’est que l’un de mes clients m’a dit que j’étais le SEUL de ses mentors à avoir été capable d’autant d’authenticité et vulnérabilité.
Cela veut dire deux choses :
Moi aussi à mon échelle je perpétue ce truc de l’homme performant à toute épreuve.
Et j’ai réussi à mon petit niveau à casser le cercle vicieux.
Mais alors comment j’ai fait ? Et comment on peut tous en faire autant, bien plus systématiquement ?
(Parce que hein.. je l’ai fait une fois, mais j’ai encore du boulot toutes les autres fois niveau vulnérabilité d’entrepreneur)
Quelques pistes qui peuvent aider.
1- Se poser en observateur de soi-même
C’est un peu le grand principe derrière le bouddhisme, la méditation et beaucoup de formes de spiritualité.
Ce que je ne suis, ce n’est ni mon corps, ni mon esprit, ni mes émotions.
Ce que je suis, c’est un observateur silencieux de moi-même.
Alors je choisis de me servir de ça.
Quand je tombe trop dans cette logique qui lie masculin et performance, et que j’arrive à prendre du recul, je m’observe.
« Ok, là je me sens nul, mauvais et pas un homme parce que je ne suis pas assez fort / performant dans ce truc. Pourquoi je ressens ça ? D’où ça me vient ? »
La plupart du temps, nos pattern, nos comportements viennent de l’enfance, un peu de l’adolescence aussi.
Ça veut dire qu’à un moment de ma vie, j’ai vu, entendu, vécu quelque chose, et je l’ai assimilé en me créant une petite histoire.
Et cette petite histoire disait : les vrais mecs sont performants;
D’où ça me vient ?
Par exemple, ça peut venir du fait qu’à l’école, j’ai perçu que ceux qui étaient très forts dans quelque chose que la société valorise, recevaient de mon point de vue, plus d’amour que les autres.
Alors peut être que je me suis dit : je dois être performant pour être aimé.
Et en rajoutant couche après couche sur ma petite histoire j’ai fini par me dire :
Je dois être un vrai mec pour être aimé, je dois être performant pour être aimé, les vrais mecs sont performants.
Et ainsi de suite.
Ce n’est qu’en observant la petite histoire de départ, puis son point d’origine, puis ce que j’ai pensé et ressenti, que je suis capable de détricoter le bordel, et sortir de mon schéma.
En tout cas moi, c’est comme ça que je fais, si tu as une autre solution qui marche pour toi, c’est génial aussi.
La bonne façon de faire est celle qui marche pour toi.
2 - Faire évoluer son entourage, les personnes qui nous influencent et celles que l’on admire.
On a tous déjà entendu ça quelque part : nous sommes la moyenne des gens qui nous entourent.
Alors qui nous entourent, pas tout à fait.
Notre pensée à un instant T est la moyenne des conversations que l’on a, des personnes que l’on fréquente, des personnes qui nous inspirent, de ce qu’on lit, de ce qu’on regarde.
Si tu veux faire évoluer ton comportement, et tes conditionnements masculins, bien entendu que tu peux changer ton cercle proche, mais ce n’est pas le plus facile.
Peut être que tu ne connais personne d’autre
Peut être que tu les aimes beaucoup.
Peut être autre chose.
Alors pour commencer, tu pourrais commencer par quelque chose de plus simple :
Lire des livres qui parlent de ce conditionnement et comment en sortir
Regarder des vidéos sur le même sujet
Soigneusement éviter les contenus web des personnes qui sont en plein dans ce conditionnement toxique du masculin performant
Tu peux aussi t’imprégner un peu plus du féminin qu’il te manque en toi
Tu peux en fait petit à petit déconditionner ta façon de penser, et aller vers quelque chose qui t’apportera plus de paix et de sérénité.
3- Enfin, se pardonner.
Je sais, c’est tout con dit comme ça.
Pourtant c’est fondamental.
PLEIN DE FOIS, tu vas juste te planter, échouer, être nul, ne pas réussir.
Plutôt que de te placarder un jugement moral dessus disant que tu as loupé, que tu n’es pas qui tu voudrais, que tu n’es pas un homme, ou je ne sais quoi
Tu pourrais simplement te regarder avec bienveillance
Comme tu le ferais avec un petit frère, avec le toi enfant, avec tes enfants si tu en as.
Te regarder avec amour et bienveillance et simplement te dire :
Ce n’est pas grave, je n’ai juste pas réussi cette fois - mais j’ai la chance de pouvoir faire mieux demain.
Tu as une chance extraordinaire : tu peux faire un tout petit peu mieux chaque jour, et ça va avoir de GRANDS résultats sur le long terme.
Ce n’est pas en faisant la révolution en 24h que tu fais des choses bien dans ta vie.
C’est en créant de toutes petites habitudes saines et durables, qui te suivront pendant 10, 20 ou 50 ans.
Nous surestimons ce que nous pouvons faire en 1 an.
Nous sous-estimons ce dont nous sommes capables en 10 ans.
Conclusion
Ce n’est pas facile de changer un conditionnement millénaire.
D’abord l’évolution, puis la société, l’école, les films, les copains, les livres.
Tout nous pousse à croire que si nous ne sommes pas performants, nous ne sommes pas ou plus des hommes.
Penser que l’on peut radicalement changer ça en 2 jours est illusoire.
Mais croire que l’on ne pourra jamais le changer est bien trop pessimiste.
Les choses se font petit à petit, avec de petites habitudes saines, quand tout le monde y met du sien.
Commence par toi.
Un petit pas à la fois.
Et si je te dis ça, je me le dis surtout à moi.
Moi aussi j’en ai besoin.
Moi aussi j’ai besoin de lâcher prise et de ne pas essayer d’être performant et parfait.
Simplement parce que c’est fatiguant à la longue.
Oui ça fait du mal au monde, aux hommes, à la société…
…Mais en vrai, ça me fait surtout du mal à moi, puis aux gens que j’aime.
On essaie aussi pour eux, d’être un peu meilleur chaque jour.
Meilleur ne veut pas dire performant.
Ça veut simplement dire : un peu plus la personne que j’ai envie de devenir plus tard.
Mais en étant fier de moi dès aujourd’hui.
Parce qu’à force de forcer forcer forcer.
C’est la santé mentale qui en prend un grand coup.
Et ça, les vrais mecs n’en parlent pas malheureusement, et ils attendent que ce soit trop tard.
Ça, ce sera le sujet du prochain épisode.
A bientôt,